Ostéoporose : du nouveau dans la prise en charge ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 20 juin 2019

L’ostéoporose touche majoritairement les femmes après la ménopause. Pour faciliter la prise en charge de l’ostéoporose post-ménopausique, qui peut avoir de multiples conséquences sur la santé et la qualité de vie, la Haute Autorité de Santé vient de mettre à jour la fiche de bon usage des médicaments utilisés dans le cadre de cette affection.

osteoporose

Mise à jour de la fiche de bon usage des médicaments

L’ostéoporose post-ménopausique, l’une des principales formes d’ostéoporose liée à l’âge, est associée à un risque majoré de fractures, qui peuvent avoir une incidence sur la qualité de vie et l’autonomie.

Jusqu’ici les recommandations sur la prise en charge médicamenteuse de l’ostéoporose post-ménopausique étaient parfois difficiles à mettre en application au quotidien. Pour faciliter la prescription des professionnels de santé, la Haute Autorité de Santé (HAS) vient de mettre à jour la fiche de bon usage des médicaments. Seuls les médicaments ayant démontré un service médical rendu demeurent dans cette fiche, tandis que les médicaments non remboursés en raison d’un intérêt clinique insuffisant ont été retirés.

Des mesures hygiéno-diététiques en cas de faible risque de fractures

La fiche mise à jour accorde une place de choix au FRAX, un algorithme mis au point par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui permet de déterminer la probabilité de fracture sur une durée de 10 ans. L’utilisation de cet algorithme, basé sur 12 critères différents, permet de mieux différencier :

  • Les patients à haut risque de fracture pour lesquels un traitement préventif est nécessaire. La HAS a élaboré un arbre décisionnel pour aider les professionnels à choisir les médicaments les plus adaptés à chaque situation ;
  • Les patients à faible risque de fracture pour lesquels un traitement n’est pas nécessaire.

Lorsqu’un traitement médicamenteux n’est pas nécessaire, plusieurs mesures hygiéno-diététiques sont indiquées :

  • La correction d’une éventuelle carence en vitamine D et/ou en calcium par un ajustement des apports alimentaires, voire une supplémentation nutritionnelle ;
  • Un sevrage tabagique chez les fumeuses ;
  • La pratique d’une activité physique adaptée et régulière ;
  • L’aménagement du lieu de vie pour prévenir les chutes.

Un traitement médicamenteux pour les femmes à haut risque de fracture

Pour les patients à haut risque de fracture, le traitement médicamenteux dépend des facteurs de risque suivants :

  • Des antécédents personnels ou familiaux de fractures de fragilité ;
  • Une corticothérapie systémique de plus de 3 mois ou tout autre traitement ou pathologie susceptible d’induire une ostéoporose ;
  • Une ménopause précoce ;
  • Un Indice de Masse Corporelle (IMC) faible ;
  • Un âge supérieur à 60 ans ;
  • Un tabagisme actif ;
  • Une immobilisation prolongée.

Les médicaments utilisables pour traiter l’ostéoporose chez les patients à haut risque de fracture sont dans l’ordre de priorité :

  • Les bisphosphonates, traitement de première intention ;
  • Le raloxifène, réservé aux femmes à faible risque de fracture périphérique ;
  • Le tériparatide pour les patients ayant eu au moins deux fractures vertébrales ;
  • Le dénosumab, en deuxième intention, en relais des bisphosphonates.

Selon les experts, le Traitement Hormonal de la Ménopause (THM) n’est pas à proprement parler un traitement de l’ostéoporose et n’a pas été abordé dans la fiche de la HAS. Cette mise à jour de la fiche de bon usage des médicaments prescrits dans le traitement de l’ostéoporose post-ménopausique devrait permettre une meilleure prise en charge de toutes les femmes concernées par cette affection.

Estelle B. / Docteur en Pharmacie

– Les médicaments de l’ostéoporose. HAS. Consulté le 18 Juin 2019.