Ostéoporose : la fin des fractures ?

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Rédigé par Isabelle V. et publié le 19 mai 2017

L’ostéoporose est une maladie caractérisée par une diminution de la densité minérale osseuse (DMO). Cette affection fragilise les os et accroit le risque de fractures. Le but du traitement de l’ostéoporose est de diminuer ces fractures. Il repose sur des médicaments qui réduisent la perte osseuse ou stimulent la formation d’os. Deux neo-formateurs sont à l’étude et semblent prometteurs.
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Des bisphosphonates pour freiner l’ostéoporose

L’ostéoporose se développe souvent chez la femme après la ménopause. Elle peut aussi résulter de l’utilisation au long cours de certains médicaments comme les corticoïdes.

Le premier signe d’appel de la maladie est souvent une fracture du poignet survenant après la cinquantaine, lors d’un traumatisme mineur. Sans traitement, elle sera suivie, une quinzaine d’années plus tard, de fractures beaucoup plus graves comme celle du col du fémur (50 000 chaque année en France).

Les médecins disposent de médicaments pour freiner la maladie. À l’heure actuelle, ce traitement repose essentiellement sur une classe de médicaments : les bisphosphonates. Parmi les plus connus, on trouve le risédronate, disponible en comprimé à prendre une fois par semaine, et souvent couplé à la vitamine D3. Ces molécules ralentissent l’activité des ostéoclastes, des cellules qui détruisent l’os.

Ce traitement, suivi au minimum 4 ans, permet de diminuer les fractures de la hanche ou des vertèbres de 20 à 50 %.

Une autre molécule, le dénosumab est également utilisée ; il s’agit d’un anticorps monoclonal qui, lui aussi, agit sur les ostéoclastes.

Ces deux médicaments vont donc « seulement » freiner la dégradation de l’os. Cependant, les médecins voudraient que le patient accumule d’abord de la matière osseuse avant de bloquer sa résorption par les bisphosphonates ou le dénosumab. Il semblerait que leur vœu soit bientôt exaucé…

Fabriquer de l’os

Deux médicaments prometteurs sont à l’étude. Contrairement au traitement classique, il ne freine pas la destruction osseuse mais booste la fabrication d’os par les ostéoblastes.

Le premier, l’abaloparatide a été utilisé dans une étude incluant 2 463 femmes post-ménopausées à risque de fractures élevé. Cette nouvelle molécule a réduit le nombre de fractures de manière significative par rapport au placebo, et ce, même sur les patientes très déminéralisées.

Le second est un anticorps monoclonal, le romosozumab. Il a la faculté à la fois d’augmenter la formation osseuse et d’en diminuer la destruction, induisant un gain de densité minérale osseuse (DMO) rapide. Dans ce deuxième cas, l’étude a porté sur 7 180 femmes post-ménopausées. Elles recevaient  du romosozumab pendant un an, puis du dénosumab pendant un an également, ou un placebo. Après une année de traitement, le risque de fractures est déjà diminué de 73 % pour les vertèbres et de 36 % pour les autres os. Ce bénéfice perdure après le passage sous dénosumab.

Ces résultats offrent de nouvelles perspectives pour les patients souffrant d’ostéoporose avec une DMO très basse, qui pourraient ainsi bénéficier d’un réel gain de masse osseuse avant de débuter le traitement classique.

Isabelle V., journaliste scientifique

– Le traitement de l’ostéoporose. ameli-sante.fr. Le 8 novembre 2016.
– Deux nouveaux néo-formateurs dans l’ostéoporose: vers un changement de paradigme? Jim. Dr Claude Biéva. Le 16 mai 2017.