Vers un dépistage généralisé de l’ostéoporose ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 6 août 2020

Chaque année en France, l’ostéoporose serait responsable de plus de 400 000 fractures, les femmes après la ménopause étant les plus touchées par cette maladie liée au vieillissement osseux. Une récente étude britannique a suggéré l’intérêt d’un dépistage organisé et systématique de l’ostéoporose. Explications.

Professionnel de santé analysant les os sur une maquette de squelette

Comment diagnostiquer l’ostéoporose ?

L’ostéoporose est une maladie liée au vieillissement osseux. Elle évolue insidieusement pendant des années, avant d’être le plus souvent révélée tardivement, suite à une fracture ostéoporotique. Les femmes après la ménopause sont les plus touchées par cette maladie, étroitement liée à l’âge. Pourtant des méthodes de dépistage efficaces existent.

Le diagnostic de l’ostéoporose peut être effectué avant la survenue d’une fracture, grâce à la mesure de la densité minérale osseuse par ostéodensitométrie. Cette méthode de référence repose sur l’exposition à de faibles doses de rayons X au niveau du rachis et du col du fémur. La valeur de densité minérale osseuse obtenue est ensuite comparée à la valeur de référence pour le même âge et le même sexe. Le T score calculé permet d’accéder à deux paramètres clés de l’ostéoporose :

  • La fragilité osseuse par l’évaluation du risque de fracture ostéoporotique ;
  • L’évaluation du risque de chute, à partir d’une analyse de l’équilibre et de l’autonomie.

Un dépistage seulement en cas de fracture ou en présence de facteurs de risque

Actuellement, le diagnostic de l’ostéoporose n’est prescrit que dans certaines conditions chez les personnes présentant des facteurs de risque d’ostéoporose, à savoir :

  • Les personnes présentant une pathologie ou un traitement susceptible d’entraîner une ostéoporose ;
  • Les personnes ayant des antécédents de fracture sans choc violent ;
  • Les femmes ménopausées présentant un facteur de risque d’ostéoporose :
    • Des antécédents de fracture du col du fémur sans traumatisme chez un parent du premier degré ;
    • Un indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 19 ;
    • Une ménopause précoce, avant l’âge de 40 ans ;
    • Un antécédent de traitement par des corticoïdes sur une période supérieure à 3 mois.

Les autorités sanitaires considèrent que le dépistage systématique et organisé de l’ostéoporose au-delà d’un certain âge n’est pas justifié.

Un dépistage généralisé, avec un rapport coût – efficacité intéressant

Récemment, une étude britannique, baptisée Scoop, a pourtant suggéré l’intérêt d’un dépistage généralisé de l’ostéoporose. Dans cette étude, 12 483 femmes âgées de 70 à 85 ans ont été aléatoirement réparties en deux groupes :

  • Un groupe bénéficiant d’un dépistage systématique de l’ostéoporose ;
  • Un groupe bénéficiant d’un dépistage uniquement dans certaines circonstances.

Le suivi de ces femmes a révélé que le dépistage primaire (avant la survenue d’une fracture) des femmes ménopausées présentait un rapport coût – efficacité intéressant pour prévenir les fractures de hanche chez ces femmes à risque. Un dépistage systématique de l’ostéoporose chez les femmes ménopausées permet d’instaurer si besoin un traitement adapté et ainsi de prévenir les conséquences parfois graves de l’ostéoporose sur l’autonomie. Cette nouvelle étude révèle l’intérêt d’un tel dépistage, malgré un coût important pour le système de santé.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Screening in the community to reduce fractures in older women (SCOOP): a randomised controlled trial. THE LANCET. Consulté le 25 juillet 2020.
– Ostéoporose : diagnostic et évolution. AMELI. Consulté le 25 juillet 2020.

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